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Roxane Borujerdi est en colère, elle est même furieuse. Et comme la rage prend souvent des travers absurdes, oublie son objet pour devenir sa propre cause, Roxane Borujerdi parle fort mais va aussi se délester dans une abstraction géométrique qui paraîtrait proche du passe-temps.
Car est-ce qu’il y aurait encore une cause à défendre, quelqu’un à accuser ? Est-ce que le plus incisif ne serait pas simplement de se promener avec un miroir et de jouer, grace au cadre, de son pouvoir de découpe ? Tout serait là, dans une capacité à cadrer mais surtout à trancher dans le vif, et, ou, tout aussi efficace, à se laisser envahir par la mollesse ambiante. L’absurde naît bien de la stérilité de la colère, qui s’alimente elle-même de son propre échec.
Si on parle par ailleurs de géométrie, il est ici fait référence à des alchimistes d’époques mythiques, peintres modernes ou ermites cherchant la recette de la transmutation. C’est finalement encore une question de dynamique, de flux, de sélection, de forces dérivées.
Alors que Roxane Borujerdi utilise le cut-up pour créer ses textes ne surprend pas, car l’arbitraire, l’effet spectaculaire ou les prétentions graphiques sont déjà là. Reste à les remélanger, les synchroniser et à les amplifi er pour obtenir quelque chose de neuf.

 

 

Borujerdi

 

 

communiqué de l'exposition On fera quelque chose d'intéressant la prochaine fois, Le Commissariat, Paris ©2008