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La désillusion

Tout le monde le dit, il faudrait renouer avec les projets qui sont comme des points d’arrêt sur la situation de l’art actuel, et qui tranchent, choisissent, analysent. Les projets qui pointent d’un doigt potelé une petit groupe d’œuvres et qui disent « Voilà ce qui est bon, voilà ce qui est intéressant et ça veut dire ça», qui incluent et excluent, qui sont soutenus par un esprit malin.
J’ai peur que de tels projets ne soient plus possibles. Le commissaire d’exposition, le groupe d’artistes, le critique, la revue que nous attendons maintenant comme le Messie ne se montrera jamais. De toutes façons les Elus de toutes sortes ne font que décevoir, c’est un peu le principe. Le politique n’a plus lieu d’être car la Cité appartient désormais à des forces invisibles bien plus puissantes que n’importe quel individu.
Aux projets devra dorénavant s’allier la désillusion.



in Year 2, éd. Komplot, Bruxelles, 2012